La Forêt qui Parle
Conteuse buissonnière, très curieuse de nature…
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Interview de l'éco-acteur
Je viens de la forêt ! Je suis née à Fontainebleau. Ma motivation me vient de la passion pour la forêt. Je me dis « passion-née », car mes parents ont déménagé à Fontainebleau pour élever leurs enfants. Ils considéraient que c’était comme un trésor dans notre vie d’avoir Fontainebleau comme ville de naissance. Mes parents me promenaient dans un landau. Dans un landau, on est allongé, donc mes premiers spectacles de la forêt, ça a été les feuilles, les arbres vu d’en-dessous. J’aime penser que j’ai été imprégnée de la forêt.
Comment es-tu devenue conteuse ?
J’ai fait des études scientifiques, à la base je suis une mathématicienne. Puis il y a eu une rencontre avec une bibliothécaire à Fontainebleau dans les années 80. C’était le grand renouveau du conte. Avec cette bibliothécaire, nous avons souhaité faire quelque chose autour de la forêt qui ne soit pas de la consommation.
Comme on avait été à des spectacles de conte, on a décidé de faire venir des conteurs en forêt. C’était le début de la Forêt qui Parle, qui était une association. Ça a été extraordinaire, un vrai feu d’artifice. Depuis 1995, on a emmené 30 000 enfants aux gorges de Franchard. Je me suis petit à petit formé à l’art du conte. Progressivement, je suis devenue auto-entrepreneuse.
Que proposes-tu à ton public, et comment t’adaptes-tu à celui-ci ?
Pour moi, l’originalité de mon travail, c’est que le conte est un média. C’est toujours la forêt qui est primordiale. Je souhaite être un intermédiaire entre les gens et la forêt. On ouvre des portes au fur et à mesure du chemin, jusqu’à arriver au conte et à la clairière du silence au bout du chemin.
Par ailleurs, j’ai dit être de formation scientifique. Même si ce que je fais n’est pas scientifique, jamais il n’y a un mensonge. Je ne prétends pas qu’en soulevant une feuille, on va trouver un lutin. J’essaye de rester au plus près de mon expérience de la forêt. La forêt est enchantée quand on la laisse se frayer un chemin jusqu’à notre cœur. C’est ce qui me permet de m’adresser aux enfants qu’aux adultes, même si je n’utilise pas les mêmes mots.
Comment en es-tu venue à signer la charte de la Réserve Biosphère ?
À la base, c’est très éloigné de ma sphère professionnelle. Je suis une militante écologiste de la première heure, donc pour moi, c’était génial qu’il y ait une Réserve de Biosphère, mais ça n’avait pas de rapport avec ma profession. Je n’avais pas réalisé que je pouvais en faire partie. Ça s’est fait par bouche-à-oreille. Lors de la dernière Ronde à Vélo, j’ai été partenaire d’une animation de découverte de la nature. Jean-Michel Martin, le directeur de la Biosphère, m’a repéré à ce moment-là.
Concrètement, comment ton engagement se traduit-il dans ton travail ?
J’ai eu très peu d’adaptation à faire en m’engageant dans la Biosphère ! Sur le fond, la forêt a toujours été au centre de mon travail, et j’ai passé 20 ans à constamment me dire, « ce conte parle-t-il de la connexion à la Nature » ? L’histoire de Midas, par exemple, parle d’écologie. Le secret que l’on donne à la terre dans ce conte, et qui finit par ressortir, c’est comme nos déchets que l’on enterre ; on pense avoir trouvé la solution en les confiant à la terre. Au final, mes contes ont toujours été liés à l’écologie, et c’est ce qui me permet d’être « dans les clous » de la charte de la Biosphère.